Amina Alahyane

coordinatrice du projet ANA HUNNA auprès du ministère de l’éducation nationale à Sidi Bernoussi, 44 ans, Maroc

*English translation will follow soon

L’art et le théâtre pour changer les mentalités

Je coordonne le projet «ANA HUNNA» dans trois écoles primaires rassemblant près de 300 élèves. Nous avons organisé à la fois des sessions de sensibilisation dans les classes et des formations pour que d’autres responsables prennent ensuite le relais et organisent leurs propres ateliers de lutte contre les préjugés sur les inégalités de genre. Dès le départ, j’ai voulu que des professeurs, des directeurs mais aussi des enfants déjà investis dans le conseil des élèves de Sidi Bernoussi participent à ces formations. En totalité, près de 400 directeurs d’écoles, enseignants, élèves et parents ont bénéficié du projet. Cette approche intergénérationnelle s’est avérée très fructueuse. En devenant eux-mêmes acteurs du changement, les élèves ont enrichi les techniques et méthodes d’animation utilisées par ANA HUNNA en créant eux-mêmes des films, pièces de théâtre, des tableaux, une chorale.

Les professeurs ont aussi découvert des talents, notamment artistiques, qu’ils ne soupçonnaient pas chez leurs élèves. Si beaucoup de garçons affichaient au départ des idées très arrêtées sur les femmes, leurs supposés devoirs domestiques et le fait qu’elles ne pouvaient pas faire certains métiers perçus comme «masculins» ; ils ont radicalement changé de perspective grâce aux divers ateliers et mises en situation. Ces jeux de rôles, création de pièce de théatre et de film ont aussi permis aux filles de s’affirmer et de montrer leur détermination à prendre leur destin en main et à continuer leurs études, afin de choisir leur carrière professionnelle.

Tout au long du projet, j’ai été impressionnée par l’engagement et la patience des enseignants qui se sont montrés très motivés et impliqués.

Amina Alahyane, coordinatrice du projet ANA HUNNA auprès du ministère de l’éducation nationale à Sidi Bernoussi, 44 ans, Maroc.